Thursday 10 November 2011

* The real tragedy – the rapacious oligarchs (and their enablers)


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Plusieurs clans corrompus contrôlent les secteurs clés de l'économie grecque et s'apprêtent à tirer profit du désarroi dans lequel le pays est plongé 

Misha Glenny, author of The Balkans: Nationalism, War and the Great Powers. His latest book is Dark Market: Cyberthieves, Cybercops and You

Lors de sa dernière semaine en tant que Premier ministre, George Papandréou a fait l’objet de commentaires dont les moins infamants relevaient du caprice, de l’idéologie ou de la désinformation. Il est intéressant d’examiner les motivations de ses détracteurs avant de prendre leurs critiques pour argent comptant. Aux prises avec des catastrophes politiques à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, George Papandréou s’est en effet discrètement attaqué à l’une des causes profondes de l’actuelle tragédie grecque : la criminalité et la corruption.

Alors qu’il essaie de convaincre l’Europe de sa détermination à réduire un secteur public pléthorique, le nouveau gouvernement grec va devoir se positionner face à la classe qui menace véritablement la stabilité du pays, à savoir les grandes familles oligarchiques qui contrôlent des pans entiers de l’économie, du secteur financier, des médias et, à vrai dire, de la classe politique.

Une cabale pour affaiblir Papandréou

Depuis sa formation, le gouvernement de George Papandréou n’a cessé de lutter contre la fraude fiscale. Vendredi dernier, devant le parlement, l’ancien Premier ministre a clairement fait part de ses préoccupations concernant les activités les plus suspectes de certaines banques grecques. On ne peut qu’espérer que l’audit de BlackRock, ordonné par la troïka, sera suffisamment appronfondi pour révéler les véritables pratiques des milieux financiers.

L’ancien Premier ministre a également dévoilé des informations capitales concernant un traffic de pétrole inter-balkanique qui coûterait près de trois milliards d’euros à la Grèce chaque année. Il a très précisément expliqué à quel point ces activités criminelles nuisaient au pays, se retenant tout juste de citer les noms des personnes impliquées.

Face à ce gouvernement, les oligarques ont réagi de deux manières. Ils ont d’abord accéléré leurs habituels mouvements de fonds. L’année dernière, le seul marché immobilier de Londres a enregistré une nette augmentation des fonds en provenance de Grèce.

Ils ont ensuite organisé une véritable cabale dans les médias – dont ils sont propriétaires – et n’ont pas raté la moindre occasion d’affaiblir Papandréou, qu’ils savent être le représentant le plus inflexible de la classe politique grecque.

Leur objectif est clair : ils guettent le moment où ils pourront se ruer sur les actifs publics que le gouvernement – suivant les différents plans de sauvetage – devra privatiser. Avec une économie en chute libre depuis deux ans, la valeur des actions d’entreprises aussi profitables que le réseau électrique ou la lotterie nationale s’est littéralement effondrée. Cet été, l’opérateur de télécommunications grec, OTE, a cédé 10% de ses actions à Deutsche Telekom au prix de 7 euros le titre, soit une baisse de 75% par rapport à sa valeur trois ans auparavant.

Les conglomérats oligarchiques attendent simplement de ramasser toute action à moins de 5% de sa valeur réelle. Ainsi, l’Etat grec n’y gagne pas grand-chose et dans cinq ou dix ans, les heureux acquéreurs toucheront le gros lot. Certains ont même misé sur une sortie de la Grèce de la zone euro de façon à pouvoir dépenser les milliards d’euros qu’ils ont sortis du pays en drachmes bon marché.

Les bakchichs allemands pour décrocher les contrats grecs

S’il y a une leçon à tirer des crises grecque et italienne, c’est que l’Union européenne n’a pas su lutter contre la corruption généralisée, la criminalité et la mauvaise gouvernance, non seulement dans les pays pauvres d’Europe de l’Est, mais en son propre sein.

Alors que l’Europe ne cesse de donner des leçons au reste du monde en insistant sur l’importance de ses valeurs – transparence, bonne gouvernance, compétition -, elle garde un silence assourdissant dès lors qu’il s’agit du monopole de Berlusconi sur les médias, de l’influence de la Camorra en Campanie ou du népotisme chronique de l’économie grecque (dont les gouvernements allemand britannique, pour n’en citer que deux, n’ignorent absolument rien).

Si la catastrophe qui menace aujourd’hui l’Europe doit servir à quelque chose, c’est bien à éradiquer cette corruption généralisée. Sans cela, ni la Grèce ni l’Italie ne pourront jamais sortir de la paralysie institutionnelle qui profite à tous les tricheurs.

Avant de soupirer après l’Europe du Nord, rappelons-nous que les entreprises allemandes comme Siemens ou Ferrostaal ont versé des milliards de dollars de pots-de-vin à leurs interlocuteurs grecs. Ces bakchichs leur ont permis de décrocher de juteux contrats financés par l’ensemble des Grecs honnêtes qui gagnent modestement leur vie mais, contrairement aux super riches, paient leurs impôts.

La véritable question pour les Grecs aujourd’hui est de savoir si après le départ de Geroge Papandréou le pays possède encore la capacité et la volonté politiques de mener des réformes de fond pour reconstruire des institutions en pleine déliquescence et mettre fin au pillage des richesses du pays par les plus riches et les plus puissants. Voilà un élément qui devrait également intéresser les créanciers internationaux de la Grèce.
Pour ma part, je ne crois pas que ce pays en soit capable et George Papandréou est probablement le dernier dirigeant à avoir vraiment essayer de sauver la Grèce. 

Capricious, unreliable and ideologically driven were some of the more printable epithets hurled at George Papandreou in his final week as Greek prime minister. We should look at the motives of his detractors before taking such critiques at face value. While engaged in titanic political struggles at home and abroad, he has been quietly trying to tackle one of the most intractable root causes of the Greek tragedy – crime and corruption.

As the new Greek government struggles to convince Europe of its resolve to cut the country’s bloated public sector, it also has to decide whether to face down the real domestic threat to Greece’s stability: the network of oligarch families who control large parts of the Greek business, the financial sector, the media and, indeed, politicians.

Since Mr Papandreou became prime minister, his government has been trying to crack down on habitual tax evaders. He made clear in a speech to parliament on Friday how deep his concerns are regarding the more dubious activities of some of Greece’s banks. We can only hope that the BlackRock audit, ordered by the troika, will be suitably forensic in uncovering what has really been going on in the financial system.

In the same speech, Mr Papandreou also revealed dramatic information about a pan-Balkan fuel smuggling operation which is allegedly losing Greece an estimated €3bn annually. He spelt out exactly how damaging such criminal activities have been, all but naming those involved.

The oligarchs have responded in two ways. First, they have accelerated their habitual practice of exporting cash. In the last year, the London property market alone has reported a surge of Greek money.

Second, they have mobilised hysterical media outlets which they own in order to denounce and undermine Mr Papandreou at every opportunity, aware he is the least pliable among Greece’s political elite.

Their aim is clear – they are waiting to pounce on the state assets which, under the various bail-out plans, the Greek government must privatise. With the domestic economy in free fall, the share price of these hugely valuable entities such as the electric grid and the national lottery has been collapsing steadily over the past two years. A 10 per cent stake in OTE, the Greek telecoms provider, was sold to Deutsche Telekom for around €7 a share over the summer, down 75 per cent on its price three years earlier.

The oligarch conglomerates are waiting to scoop them up at anything up to less than a fifth of their real value – a poor financial return for the state but in 5-10 years time a bonanza for the purchasers. Some have been even banking on Greece exiting the euro so that they can then use the billions of euros squirrelled away outside the country to purchase the assets for knock-down drachma prices.

If the crises in Greece and Italy tell us anything, it is that the European Union has tolerated widespread corruption, criminality and malign governance not just in supplicants from eastern Europe but in some of its core western European members. As we Europeans lecture the world on the importance of European values – transparency, good governance and competition – too often we turn a blind eye to Mr Berlusconi’s monopoly on broadcast media, the influence of the Camorra on the politics of Campania and the chronic cronyism of the Greek economy (about which the British and German governments, to name but two, are fully informed).

If anything is to come from the catastrophe facing Europe it is essential these patterns of corruption are broken. Otherwise neither Greece nor Italy will ever be free of the institutional sclerosis that allows these practices to prosper. Before we look lovingly at northern Europe for the answer, let us remember the billions of dollars in bribes of which German companies, like Siemens and Ferrostaal, have been guilty of paying their Greek interlocutors. These were made in order to secure lucrative but overpriced contracts which have been funded by those decent Greeks who earn relatively little but, unlike the country’s super-rich, actually pay their taxes.

For Greece, the big question is whether after Mr Papandreou, the country possesses the requisite political talent and vision both to introduce root-and-branch reforms in order to revive the cankerous institutions of state, and to halt the pillaging of the Greek economy by its wealthiest and most powerful citizens. This is something that the country’s international creditors might wish to ponder, too.

My guess is probably not and that Mr Papandreou’s efforts will come to be regarded as the last real attempt to save the country.

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