Dans son édition en ligne, le 6 septembre, CNN qualifie l’African Leadership University, sise à Beau-Plan, de «Harvard de l’Afrique». Cette flatteuse comparaison est-elle justifiée ? Et que propose-t-elle de plus que les autres ? Veda Sunassee, directeur de la vie des étudiants à l’African Leadership University, nous répond.
Qu’est-ce que ça fait de travailler pour le «Harvard» de l’Afrique ?
Il est certainement flatteur d’entendre un tel compliment ! Mais comme l’a dit l’un de nos étudiants, l’African Leadership University (ALU) est une institution unique, à sa manière. Mais, c’est néanmoins un honneur, ayant moi-même étudié à Princeton, un établissement américain du même niveau. Pouvoir revenir à Mauricie et offrir mon expérience me fait chaud au coeur, surtout en sachant que plusieurs Africains auront accès à travers l’ALU, à ce niveau d’éducation sans avoir à dépenser Rs 2,2 millions mais seulement quelque Rs 365 000 par année d’étude. Un coût qui est appelé à diminuer au fur et à mesure de notre expansion.
Avons-nous en face de nous un leader de demain ?
(Rires) De demain ? Et pourquoi pas d’aujourd’hui ? Le titre de leader, ça se mérite. Les valeurs qui sont à la base du leadership sont l’intégrité, la compassion. On ne naît pas leader, on le devient.
À quoi sert un directeur de la vie des étudiants ?
Je m’occupe de tout ce qui n’est pas académique, ce qui est hors de la salle de classe. Je dois m’assurer que les élèves sont en bonne santé, qu’ils mangent bien et qu’ils bougent bien. Nous travaillons aussi avec des ONG et effectuons des partages culturels avec des étudiants de tout le continent. Je dirige une équipe de huit personnes, soit deux psychologues, deux project managers, deux conseillers et un sport guru.
Comment vous êtes-vous embarqué dans cette aventure?
Au bout de deux ans d’études en mechanical and aerospace engineering aux États-Unis, j’ai réalisé qu’il y avait tellement de domaines que je ne maîtrisais pas comme l’économie et la politique. J’en avais un peu marre des sciences et je savais que je voulais faire quelque chose qui aurait un impact social. J’ai parlé à mes responsables d’études et ils m’ont introduit au social entrepreneurship. J’ai fini ma troisième année avec un diplôme en science politique et en économie politique. Pour ma quatrième année, je voulais être de nouveau proche de l’Afrique et j’estime que Maurice en fait partie. J’ai décroché une bourse, Princeton in Africa, pour aller travailler à Johannesbourg, au sein de l’African Leadership Academy (ALA). C’est là que j’ai rencontré Fred Swaniker (NdlR, fondateur de l’ALU), qui était alors le CEO. Je devais faire deux ans en Afrique et deux autres en Inde pour comprendre l’autre partie de mon identité, étant d’origine indienne.
En 2014, sur le parking du campus, Fred m’a parlé de son projet de fonder l’ALU. Il voulait que l’entrepreneurial leadership, que j’enseignais déjà, fasse partie intégrante du programme. J’ai voulu en savoir un peu plus. Nous avons échangé quelques courriels, je lui ai dit que cela m’intéressait. C’est là qu'il m’a dit que le projet allait se concrétiser à Maurice.
Quelle a été votre réaction ?
À ce moment-là, je ne savais pas si j’étais prêt à rentrer au pays. J’ai quand même beaucoup changé pendant les dix années passées à l’étranger. Je savais aussi que si je rentrais, trouver un emploi qui me conviendrait n’allait pas être chose facile. Quand Fred m’a proposé d’aller à Maurice, «avec le job», je me suis dit pourquoi pas. En janvier 2015, j’ai commencé à travailler sur le programme de leadership de l’ALU. La première année, tous les élèves suivent le même cours. Ils font deux premiers trimestres ici sur le campus et un troisième, en stage. Actuellement, nous avons 174 élèves partout sur le continent, tout comme en Chine, en France, à Maurice avec PwC, Ernst & Young, la MCB et d’autres sont ici avec nous à l’université comme stagiaires.
Quel est le nombre d’étudiants formés par l’ALU à ce jour ?
Exactement 174 et nous sommes en train d’accueillir notre deuxième cuvée. Nous avons une centaine d’élèves qui viennent de nous rejoindre cette semaine.
Comment se sont déroulées les inscriptions pour la première cuvée ?
Les étudiants proviennent d’au moins 38 pays africains ; Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Zambie, Zimbabwe, Nigeria, Kenya, Sénégal, Rwanda et même Madagascar. Tous les étudiants de notre première classe ont obtenu une bourse. On les appelle des fondateurs.
Aucun élève mauricien alors que vous êtes basés à Beau-Plan ?
Nous venons d’accueillir notre première étudiante mauricienne. On aimerait évidemment en avoir plus. Cela s’explique sûrement par le fait que le projet est tout nouveau. Il y a aussi le fait que le Mauricien rejette son identité africaine. C’est triste. Et puis traditionnellement, pour les Mauriciens, ce sont l’Angleterre, la France et les États-Unis qui font rêver. J’ai également rencontré plein de jeunes Mauriciens qui viennent de terminer le collège et la première chose qu’ils demandent, c’est si l’on offre des cours en médecine. Alors qu’il y a 150 médecins qui sont au chômage à Maurice… Je me demande si le pays est vraiment en train d’aider nos jeunes à prendre de bonnes décisions en ce qui concerne leur carrière.
Est-ce le cas ?
Non. On doit faire beaucoup mieux. Déjà culturellement, il y a cette pression venant de la famille mauricienne, qui veut que tout le monde devienne médecin ou avocat, entre autres professions bénéficiant d’un statut. Il y a une renaissance de l’éducation à travers le monde dont nous ne sommes pas au courant à Maurice. Les compétences du 21e siècle nécessitent un mélange de connaissances générales et de spécialisations.
Comment y remédier ?
Le problème, c’est que c’est devenu un «self -fulfilling prophecy». Si le système éducatif ne fait rien pour changer cette mentalité, les jeunes seront toujours influencés et formés par la génération précédente, c’est-àdire, les parents. Cette culture de compétition, qui commence dès le primaire, exige qu’il faut avoir les cinq «A» et être classés parmi les 100, 200 premiers. Ensuite au collège, il faut décrocher six unités. Puis, il faut se préparer à devenir lauréat ! Non pas parce que tu veux développer tes compétences en chimie ou physique mais parce que tu auras tes 24 heures de gloire dans la presse. Après cela, personne ne se souvient de toi ! Pourquoi, comment, quelles compétences acquérir ? On n’en a cure. C’est un cercle vicieux. Une rat race. Nous ne pensons pas au-delà. C’est une grosse erreur.
En quoi l’ALU est-elle différente ?
Au coeur même de notre programme, nous avons la skills map. Nous avons une liste de compétences requises. C’est-à-dire, comment être son propre leader, comment diriger les autres, avoir la pensée critique, la pensée analytique et comment gérer des tâches complexes. Les études démontrent que la plupart des emplois qu’occuperont nos enfants dans le futur n’ont pas encore été créés. Alors, comment prépare-t-on des gens pour ces postes ? C’est la raison pour laquelle, ici, nous formons des gens à devenir extrêmement malléables, versatiles, pour qu’ils puissent apprendre rapidement. Fred veut aussi introduire le concept de Mission not major. Ainsi, au lieu d’avoir un diplôme en une matière, l’on se donne une mission. Exemple : ma mission est de régler le problème d’urbanisation à Lagos. Il faut alors que je décide de quel genre de compétences j’ai besoin pour résoudre ce problème. Nous trouvons ainsi les ressources pour développer ces compétences. Les étudiants se focalisent dès lors sur des études qui auront un impact.
Les Mauriciens peuvent donc réussir autrement ?
Absolument. Nous avons déjà six exemples de Mauriciens admis à l’ALA. Quand ils reviennent aujourd’hui, vous voyez une différence extraordinaire, déjà dans leur façon de s’exprimer. Une étudiante qui a 18 ans est venue en vacances l’année dernière et a créé un camp de leadership. Elle a invité plusieurs de ses amis, dont des lauréats. Fred et moi étions aussi invités. Là-bas, nous nous sommes demandé ce qui se passait. Alors que ses amis étaient timides, notre élève était, elle, est en train de faire le «show», de faciliter les différents ateliers et enseigner le leadership et l’entreprenariat. Certains d’entre eux ont postulé à l’ALU et ont même été admis, mais ils ne sont pas allés de l’avant car les parents ont dit que c’est une université africaine…
Un conseil à nos politiciens pour devenir de bons leade
rs ?
Ayez de la compassion. Écoutez les gens. Ne les écoutez pas uniquement pour remporter des élections. Il faut aussi ne pas avoir peur de prendre des décisions qui vont vraiment les aider. Trop souvent, ils essayent d’être des people pleasers alors que nous devons avoir des visions pour le développement sur les 10, 15, 20 ans. Les politiciens, c’est comme des chevaux portant des oeillères. Ils ne voient pas au-delà des cinq années que dure leur mandat alors que le développement ne se fait pas en ce laps de temps.
ALU devrait octroyer des bourses à nos dirigeants…
Oui, je suis d’accord. Beaucoup de nos leaders politiques doivent venir passer du temps avec nous pour au moins essayer de comprendre la nouvelle façon d’aborder le leadership. Nos politiciens devront travailler sur leur intelligence émotionnelle et mettre de côté leur ego.
Mais encore ?
Trop souvent à Maurice, on entend la même chanson. Quand je réfléchis aux conversations que j’ai eues avec des gens, le «moi» revient en permanence. Mwa mon fer sa. Grâce à mwa, inn ariv sa. Le problème, c’est que tou Morisien mari ! Cela signifie que nous avons échoué et que l’on ne sait pas comment surmonter notre ego. Nous sommes devenus tellement individualistes. Ce que mon voisin fait, je dois en faire de même. So garson inn vinn dokter mo oussi mo bizin vinn dokter. Linn met enn miray, mo oussi mo bizin met enn miray. Nous copions sans comprendre pourquoi nous le faisons. C’est dangereux.
Le parfait leader serait…
Nous avons besoin de leaders adaptables et situationnels qui peuvent être des leaders au moment même et pas des leaders héroïques.
Des projets?
ALU veut créer un minimum de 25 universités regroupant 10 000 élèves sur les 15 prochaines années. La construction de notre campus ici, en partenariat avec Terra, démarre en novembre-décembre, et il devrait être prêt dans un an.
Qu’est-ce que ça fait de travailler pour le «Harvard» de l’Afrique ?
Il est certainement flatteur d’entendre un tel compliment ! Mais comme l’a dit l’un de nos étudiants, l’African Leadership University (ALU) est une institution unique, à sa manière. Mais, c’est néanmoins un honneur, ayant moi-même étudié à Princeton, un établissement américain du même niveau. Pouvoir revenir à Mauricie et offrir mon expérience me fait chaud au coeur, surtout en sachant que plusieurs Africains auront accès à travers l’ALU, à ce niveau d’éducation sans avoir à dépenser Rs 2,2 millions mais seulement quelque Rs 365 000 par année d’étude. Un coût qui est appelé à diminuer au fur et à mesure de notre expansion.
Avons-nous en face de nous un leader de demain ?
(Rires) De demain ? Et pourquoi pas d’aujourd’hui ? Le titre de leader, ça se mérite. Les valeurs qui sont à la base du leadership sont l’intégrité, la compassion. On ne naît pas leader, on le devient.
À quoi sert un directeur de la vie des étudiants ?
Je m’occupe de tout ce qui n’est pas académique, ce qui est hors de la salle de classe. Je dois m’assurer que les élèves sont en bonne santé, qu’ils mangent bien et qu’ils bougent bien. Nous travaillons aussi avec des ONG et effectuons des partages culturels avec des étudiants de tout le continent. Je dirige une équipe de huit personnes, soit deux psychologues, deux project managers, deux conseillers et un sport guru.
Comment vous êtes-vous embarqué dans cette aventure?
Au bout de deux ans d’études en mechanical and aerospace engineering aux États-Unis, j’ai réalisé qu’il y avait tellement de domaines que je ne maîtrisais pas comme l’économie et la politique. J’en avais un peu marre des sciences et je savais que je voulais faire quelque chose qui aurait un impact social. J’ai parlé à mes responsables d’études et ils m’ont introduit au social entrepreneurship. J’ai fini ma troisième année avec un diplôme en science politique et en économie politique. Pour ma quatrième année, je voulais être de nouveau proche de l’Afrique et j’estime que Maurice en fait partie. J’ai décroché une bourse, Princeton in Africa, pour aller travailler à Johannesbourg, au sein de l’African Leadership Academy (ALA). C’est là que j’ai rencontré Fred Swaniker (NdlR, fondateur de l’ALU), qui était alors le CEO. Je devais faire deux ans en Afrique et deux autres en Inde pour comprendre l’autre partie de mon identité, étant d’origine indienne.
En 2014, sur le parking du campus, Fred m’a parlé de son projet de fonder l’ALU. Il voulait que l’entrepreneurial leadership, que j’enseignais déjà, fasse partie intégrante du programme. J’ai voulu en savoir un peu plus. Nous avons échangé quelques courriels, je lui ai dit que cela m’intéressait. C’est là qu'il m’a dit que le projet allait se concrétiser à Maurice.
Quelle a été votre réaction ?
À ce moment-là, je ne savais pas si j’étais prêt à rentrer au pays. J’ai quand même beaucoup changé pendant les dix années passées à l’étranger. Je savais aussi que si je rentrais, trouver un emploi qui me conviendrait n’allait pas être chose facile. Quand Fred m’a proposé d’aller à Maurice, «avec le job», je me suis dit pourquoi pas. En janvier 2015, j’ai commencé à travailler sur le programme de leadership de l’ALU. La première année, tous les élèves suivent le même cours. Ils font deux premiers trimestres ici sur le campus et un troisième, en stage. Actuellement, nous avons 174 élèves partout sur le continent, tout comme en Chine, en France, à Maurice avec PwC, Ernst & Young, la MCB et d’autres sont ici avec nous à l’université comme stagiaires.
Quel est le nombre d’étudiants formés par l’ALU à ce jour ?
Exactement 174 et nous sommes en train d’accueillir notre deuxième cuvée. Nous avons une centaine d’élèves qui viennent de nous rejoindre cette semaine.
Comment se sont déroulées les inscriptions pour la première cuvée ?
Les étudiants proviennent d’au moins 38 pays africains ; Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Zambie, Zimbabwe, Nigeria, Kenya, Sénégal, Rwanda et même Madagascar. Tous les étudiants de notre première classe ont obtenu une bourse. On les appelle des fondateurs.
Aucun élève mauricien alors que vous êtes basés à Beau-Plan ?
Nous venons d’accueillir notre première étudiante mauricienne. On aimerait évidemment en avoir plus. Cela s’explique sûrement par le fait que le projet est tout nouveau. Il y a aussi le fait que le Mauricien rejette son identité africaine. C’est triste. Et puis traditionnellement, pour les Mauriciens, ce sont l’Angleterre, la France et les États-Unis qui font rêver. J’ai également rencontré plein de jeunes Mauriciens qui viennent de terminer le collège et la première chose qu’ils demandent, c’est si l’on offre des cours en médecine. Alors qu’il y a 150 médecins qui sont au chômage à Maurice… Je me demande si le pays est vraiment en train d’aider nos jeunes à prendre de bonnes décisions en ce qui concerne leur carrière.
Est-ce le cas ?
Non. On doit faire beaucoup mieux. Déjà culturellement, il y a cette pression venant de la famille mauricienne, qui veut que tout le monde devienne médecin ou avocat, entre autres professions bénéficiant d’un statut. Il y a une renaissance de l’éducation à travers le monde dont nous ne sommes pas au courant à Maurice. Les compétences du 21e siècle nécessitent un mélange de connaissances générales et de spécialisations.
Comment y remédier ?
Le problème, c’est que c’est devenu un «self -fulfilling prophecy». Si le système éducatif ne fait rien pour changer cette mentalité, les jeunes seront toujours influencés et formés par la génération précédente, c’est-àdire, les parents. Cette culture de compétition, qui commence dès le primaire, exige qu’il faut avoir les cinq «A» et être classés parmi les 100, 200 premiers. Ensuite au collège, il faut décrocher six unités. Puis, il faut se préparer à devenir lauréat ! Non pas parce que tu veux développer tes compétences en chimie ou physique mais parce que tu auras tes 24 heures de gloire dans la presse. Après cela, personne ne se souvient de toi ! Pourquoi, comment, quelles compétences acquérir ? On n’en a cure. C’est un cercle vicieux. Une rat race. Nous ne pensons pas au-delà. C’est une grosse erreur.
En quoi l’ALU est-elle différente ?
Au coeur même de notre programme, nous avons la skills map. Nous avons une liste de compétences requises. C’est-à-dire, comment être son propre leader, comment diriger les autres, avoir la pensée critique, la pensée analytique et comment gérer des tâches complexes. Les études démontrent que la plupart des emplois qu’occuperont nos enfants dans le futur n’ont pas encore été créés. Alors, comment prépare-t-on des gens pour ces postes ? C’est la raison pour laquelle, ici, nous formons des gens à devenir extrêmement malléables, versatiles, pour qu’ils puissent apprendre rapidement. Fred veut aussi introduire le concept de Mission not major. Ainsi, au lieu d’avoir un diplôme en une matière, l’on se donne une mission. Exemple : ma mission est de régler le problème d’urbanisation à Lagos. Il faut alors que je décide de quel genre de compétences j’ai besoin pour résoudre ce problème. Nous trouvons ainsi les ressources pour développer ces compétences. Les étudiants se focalisent dès lors sur des études qui auront un impact.
Les Mauriciens peuvent donc réussir autrement ?
Absolument. Nous avons déjà six exemples de Mauriciens admis à l’ALA. Quand ils reviennent aujourd’hui, vous voyez une différence extraordinaire, déjà dans leur façon de s’exprimer. Une étudiante qui a 18 ans est venue en vacances l’année dernière et a créé un camp de leadership. Elle a invité plusieurs de ses amis, dont des lauréats. Fred et moi étions aussi invités. Là-bas, nous nous sommes demandé ce qui se passait. Alors que ses amis étaient timides, notre élève était, elle, est en train de faire le «show», de faciliter les différents ateliers et enseigner le leadership et l’entreprenariat. Certains d’entre eux ont postulé à l’ALU et ont même été admis, mais ils ne sont pas allés de l’avant car les parents ont dit que c’est une université africaine…
Un conseil à nos politiciens pour devenir de bons leade
rs ?
Ayez de la compassion. Écoutez les gens. Ne les écoutez pas uniquement pour remporter des élections. Il faut aussi ne pas avoir peur de prendre des décisions qui vont vraiment les aider. Trop souvent, ils essayent d’être des people pleasers alors que nous devons avoir des visions pour le développement sur les 10, 15, 20 ans. Les politiciens, c’est comme des chevaux portant des oeillères. Ils ne voient pas au-delà des cinq années que dure leur mandat alors que le développement ne se fait pas en ce laps de temps.
ALU devrait octroyer des bourses à nos dirigeants…
Oui, je suis d’accord. Beaucoup de nos leaders politiques doivent venir passer du temps avec nous pour au moins essayer de comprendre la nouvelle façon d’aborder le leadership. Nos politiciens devront travailler sur leur intelligence émotionnelle et mettre de côté leur ego.
Mais encore ?
Trop souvent à Maurice, on entend la même chanson. Quand je réfléchis aux conversations que j’ai eues avec des gens, le «moi» revient en permanence. Mwa mon fer sa. Grâce à mwa, inn ariv sa. Le problème, c’est que tou Morisien mari ! Cela signifie que nous avons échoué et que l’on ne sait pas comment surmonter notre ego. Nous sommes devenus tellement individualistes. Ce que mon voisin fait, je dois en faire de même. So garson inn vinn dokter mo oussi mo bizin vinn dokter. Linn met enn miray, mo oussi mo bizin met enn miray. Nous copions sans comprendre pourquoi nous le faisons. C’est dangereux.
Le parfait leader serait…
Nous avons besoin de leaders adaptables et situationnels qui peuvent être des leaders au moment même et pas des leaders héroïques.
Des projets?
ALU veut créer un minimum de 25 universités regroupant 10 000 élèves sur les 15 prochaines années. La construction de notre campus ici, en partenariat avec Terra, démarre en novembre-décembre, et il devrait être prêt dans un an.
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