Le "tigre" édenté

Stop à la gabegie! Alain Dalais

Les dirigeants de ce pays semblent ignorer le dicton : " Gouverner c'est prévoir. "

On pourrait remplir plusieurs pages de ce journal avec l'énumération de toutes les décisions hâtivement prises par le gouvernement et ses techniciens, sans évaluation des éventuelles conséquences, et qui ont dû finalement être modifiées, si ce n'est purement annulées, ce que l'anglais appelle " back pedal ".

Pour ne citer que quelques-unes d'entre elles :

- Taxe immobilière dans les régions rurales,

- Subvention des frais d'examen,

- Fourniture de pain dans les écoles,

Le " pompon " revient, sans conteste, à ceux qui, chargés d'améliorer la sécurité sur nos routes, ont décidé, dans la foulée, d'imposer du jour au lendemain :

- 1) la présence d'extincteurs (la pomp difé) à bord de tous les véhicules sans s'être assuré au préalable de la disponibilité sur le marché d'extincteurs conformes aux spécifications des nouveaux textes,

- 2) le remplacement de toutes les plaques minéralogiques par de nouvelles plaques dites " de sécurité " afin de " mettre un terme aux vols de voitures et ne pas contrarier le fonctionnement des nouveaux radars " (sic),

- 3) l'obligation d'un compteur de vitesse sur tous les cyclomoteurs, même ceux qui n'en étaient pas équipés d'origine.

Nos décideurs ont-ils pris le temps de penser comment contrôler le fonctionnement des dits " speedometres " autrement que les agents de la circulation empruntent l'engin pour " faire un petit tour " ?

Et que penser de l'initiative de rendre obsolètes les coupons de stationnement en service suite au doublement de la taxe de stationnement sans avoir prévu les modalités d'échange de ces anciens coupons ? Suite aux nombreuses questions d'utilisateurs perplexes " l'autorité " n'a trouvé rien de mieux que d'inviter les automobilistes à venir échanger leurs coupons dans un unique bureau, situé en plein cœur de Port-Louis, et ceci dans un laps de temps extrêmement court. Comme organisateur de pagaille il est difficile de trouver mieux. Et personne parmi ces très compétents " décideurs " n'a pensé à suggérer aux utilisateurs de mettre tout simplement deux coupons là où ils n'en utilisaient qu'un. Comme disait mon sage grand-père : " Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… "

J'arrête ici cette énumération pour ne pas lasser le lecteur car j'aurais encore beaucoup d'exemples à citer pour prouver l'inconséquence de ceux qui prétendent faire de notre petite île le " Tigre de l'océan Indien " à moins qu'ils ne conçoivent celui-ci qu'édenté.

La question que chaque Mauricien devrait se poser est : " Jusqu'à quand allons-nous accepter que nos deniers soient gaspillés par ceux à qui nous avons confié les cordons de notre bourse ? "