Courrier international – Comment voit-on le bac français en Allemagne ?
Rudolf Balmer, correspondant du quotidien allemand progressiste Die Tageszeitung (TAZ) – Il n’existe pas en Allemagne d’examen tout à fait similaire. L’Abitur [le bac allemand] est organisé au niveau des Länder [les régions], et non par l’Etat central. Il n’y a pas cet événement médiatique où toute la nation regarde, mi-amusée, mi-angoissée, des milliers de candidats passer les épreuves. En outre, une partie du bac se passe en contrôle continu, ce qui donne à l’examen moins d’impact et de gravité. Et puis il n’y a pas l’épreuve de philosophie, si attendue et si commentée en France.
Un tel examen se justifie-t-il encore ?
Il y aurait une grande réforme à faire. Le taux de réussite au bac est au-delà de 80 % : l’examen n’est plus sélectif. Dès lors, on se demande si la fin justifie les moyens. Quand on connaît le coût d’organisation du bac, récemment mis en lumière [par une étude du principal syndicat de chefs d’établissement], c’est même assez choquant. Mais les Français sont-ils prêts à accepter un changement ? Le bac fait partie du patrimoine culturel, il paraît très difficile d’y toucher.
“80 % au bac” : cet objectif lancé en 1985 a été atteint l’an dernier. Est-ce une bonne chose ?
C’est une utopie de vouloir amener 80 %, d’une génération au niveau du bac. C’est un idéal qui ne correspond à aucune réalité économique ou sociale. Le bac est dévalorisé et de nombreux jeunes vont perdre deux ou trois ans à l’université avec l’illusion qu’ils auront un diplôme et du travail.
Le système allemand fonctionne-t-il mieux ?
Il n’est pas parfait, mais l’Allemagne n’a jamais dévalué la formation professionnelle et l’orientation y est plus efficace. En France, le bac professionnel a été créé plus tard et concerne une minorité d’élèves. Il reste beaucoup de travail à faire pour trouver le juste milieu entre sélection et droit d’accès à l’université. Les études ne sont pas la seule voie d’accès à la culture et au savoir !
Rudolf Balmer, correspondant du quotidien allemand progressiste Die Tageszeitung (TAZ) – Il n’existe pas en Allemagne d’examen tout à fait similaire. L’Abitur [le bac allemand] est organisé au niveau des Länder [les régions], et non par l’Etat central. Il n’y a pas cet événement médiatique où toute la nation regarde, mi-amusée, mi-angoissée, des milliers de candidats passer les épreuves. En outre, une partie du bac se passe en contrôle continu, ce qui donne à l’examen moins d’impact et de gravité. Et puis il n’y a pas l’épreuve de philosophie, si attendue et si commentée en France.
Un tel examen se justifie-t-il encore ?
Il y aurait une grande réforme à faire. Le taux de réussite au bac est au-delà de 80 % : l’examen n’est plus sélectif. Dès lors, on se demande si la fin justifie les moyens. Quand on connaît le coût d’organisation du bac, récemment mis en lumière [par une étude du principal syndicat de chefs d’établissement], c’est même assez choquant. Mais les Français sont-ils prêts à accepter un changement ? Le bac fait partie du patrimoine culturel, il paraît très difficile d’y toucher.
“80 % au bac” : cet objectif lancé en 1985 a été atteint l’an dernier. Est-ce une bonne chose ?
C’est une utopie de vouloir amener 80 %, d’une génération au niveau du bac. C’est un idéal qui ne correspond à aucune réalité économique ou sociale. Le bac est dévalorisé et de nombreux jeunes vont perdre deux ou trois ans à l’université avec l’illusion qu’ils auront un diplôme et du travail.
Le système allemand fonctionne-t-il mieux ?
Il n’est pas parfait, mais l’Allemagne n’a jamais dévalué la formation professionnelle et l’orientation y est plus efficace. En France, le bac professionnel a été créé plus tard et concerne une minorité d’élèves. Il reste beaucoup de travail à faire pour trouver le juste milieu entre sélection et droit d’accès à l’université. Les études ne sont pas la seule voie d’accès à la culture et au savoir !
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